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Jeudi 14 JUILLET – Paris – Champs-Elysées

Ça y est ! On y est ! Après une bonne quinzaine de jours de travail acharné pour réussir le maillage des cinq départements d’outremer au sein du 9ème bataillon des sapeurs-pompiers de France (BSPF), le jour J est arrivé. Celui où le fruit de ce travail consacré à la préparation du défilé national sera observé et évalué par les uns ; ou tout simplement regardé et apprécié à sa juste valeur par les autres.

Le rendez-vous a été donné tôt le matin, dans la cour même de notre lieu d’hébergement, pour notre cinquième cérémonie en deux semaines : l’honneur au drapeau du bataillon. Un drapeau que nous mènerons, un peu plus tard, fièrement, défiler sur les champs Elysées. Après la cérémonie de remise de la médaille du bataillon à l’ENSOSP,  celle de la remise de l’insigne 9ème BSPF ici même, le ravivage de la flamme du soldat inconnu sous l’Arc-de-Triomphe 2 jours plus tôt et la représentation du bataillon lors de la remise des médailles de chevalier de légion d’honneur et l’ordre national du mérite, Place Beauvau, l’équipe est rodée et l’instant solennel se passe au mieux. 

Ensuite, les sapeurs-pompiers ultramarins s’empressent de rejoindre le bus, avec un peu d’appréhension quand même, mais avec la même détermination et motivation, pour se rendre sur la plus belle avenue du monde où chacun y a pris ses marques lors des répétitions.

Tant pis pour le soleil, il fait gris à notre descente du bus, il fait même frais pour un matin d’été.  Après un changement de tenue en route, les défilants descendent du bus et scrutent l’environnement : les autres troupes déjà présentes, les forces de sécurité, les médias, le public qui commence à arriver et tous regardent vers l’autre bout des Champs, du côté de la place de la Concorde en dessous de la Grande Roue : c’est là que se trouve la tribune présidentielle, c’est là que va s’effectuer l’éclatement, instant important du défilé particulièrement observé par les connaisseurs.

Encore quelques clichés histoire d’immortaliser l’instant, quelques sollicitations de la presse, échanges avec les membres des autres unités défilantes si souvent côtoyés ces derniers jours et il est l’heure de se positionner. Là aussi, le rodage est bien fait et chacun trouve sa place quasi naturellement : le porte-drapeau et sa garde, les commandants de compagnie, les chefs de groupe, le carré de 70. Le Colonel Vidot, chef du bataillon, n’a plus qu’à ajuster ses hommes avant de leur prodiguer ses ultimes encouragements.

 

Le bataillon est en ordre de marche et n’a plus qu’à attendre son signal de départ. Placé en 26ème position sur les 28 unités défilantes, le temps semble long et les minutes interminables. Les sapeurs-pompiers regardent au loin, voient la tête du défilé bouger, entendent ses sons, ses chants mêlés aux applaudissements du public et s’impatientent. La tension monte au fur et à mesure que les premières unités démarrent. Finalement le top départ pour le 9ème bataillon des sapeurs-pompiers de France est donné et apparaît comme une délivrance. Au rythme du Colonel Bertrand Vidot placé en 1ère ligne et à la vue de son drapeau porté par le Lieutenant Jean-Yves Chinjoie avec à ses côté l’Adjudant-chef Narcisse Nagès, les 2 commandants d’unités dont le commandant Patrick Ramassamy et les 4 chefs de section parmi lesquels le Lieutenant Jean-Marc Etheve entraînent d’un seul pas le carré de 70 hommes où figurent pas moins de 16 autres Réunionnais. Le tout sous le regard avisé du régulateur de pas, l’Adjudant-chef William Justine.

Dès le départ, tout se passe au mieux, le rythme est bon, les écarts respectés et les gestes synchronisés. C’est là que l’on saisit l’utilité des toutes ces répétitions, entamées avant même le départ vers la métropole, de ces séances de débriefing vidéo, de ces causeries avec les autorités, des incessants conseils de l’équipe d’encadrement et du régulateur de pas. Le travail paie et le bataillon avance sereinement vers la grande roue, point de repère visuel, là où se trouve la tribune présidentielle. Il frisonne d’un seul homme au moment du passage devant la tribune des invités : enfants, parents, membres de la famille ou proches.  Les hommes et femmes du feu ressentent ces regards si particuliers mais restent concentrés car un moment important les attends : l’éclatement du bataillon juste en face du Président de la République et de ses invités.

Là aussi, les multiples répétitions consacrées à ce temps fort du défilé portent ses fruits. Un bloc vire à droite et suit le chef de bataillon qui salue la tribune présidentielle et l’autre vire à gauche, restent concentrés et synchronisés. D’ailleurs, les deux groupes continuent à marcher au pas, même après le passage devant le Président de la République, gardent le rythme, et chantent d’une même voix cet hymne des pompiers si souvent répété « sapeurs-pompiers durs à la peine, quand retentit la sirène……… ».  Jusqu’au bout pour reprendre la maxime du porte-drapeau et de sa garde, jusqu’au bus, sous les applaudissements du public.

Ça y est ! C’est fini, déjà. La tension tombe, un vide s’installe. Les défilants se ravitaillent, refont le défilé, reprennent quelques clichés, regardent au loin, des images pleines la tête et des émotions encore vivaces. Des larmes coulent, même. C’est l’heure de prendre le bus, de nouveau, de retourner à la base où un repas sera partagé avec les autorités qui ont fait le déplacement et les autres unités logées à la même enseigne : l’Ecole National Supérieure des Sapeurs-pompiers (ENSOSP) et la Police Nationale. Moment convivial, fraternel même, qui sera agrémenté par un ultime chant du bataillon, à la sauce tropicale cette fois-ci et qui entraînera les convives à partager, un peu plus tard, quelques airs et pas de danse de chez nous.

Allez, repos ! Il est bientôt l’heure de songer à préparer ses bagages pour un retour au pays programmé dès le lendemain et reprendre ses missions de sapeurs-pompiers.