Appel à candidatures : Sapeurs-Pompiers Volontaires saisonniers FDF / Prolongation du dépôt des candidatures jusqu'au 20 aout 2024.
Nous recherchons des SPV saisonniers pour la période du 15 septembre au 15 décembre 2024 q...
RssCette journée a été l'occasion d'un rassemblement d'acteurs de la vie associative et d'institutions de service public qui sont allés à la rencontre du grand public afin de diffuser le message que l'ensemble des réunionnais n’acceptent pas la violence, celle des guerres mais aussi celle que l’on observe de plus en plus localement ; faite aux femmes, celle dans les collèges, dans les transports en commun, et celle que l’on se fait à soi-même.
Lors de cette journée, le SDIS 974 a mis en particulier l’accent sur les violences faites aux Sapeurs-Pompiers lors d'interventions.
Agressions verbales, insultes, menaces de mort, caillassages, crachats, coups,... Ce sont-là les principales violences auxquelles les sapeurs-pompiers en intervention sont victimes.
De 2007 à 2012, les agressions contre les sapeurs-pompiers ont augmenté de 35% selon les chiffres de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). La direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises a recensé 1.210 agressions contre les sapeurs-pompiers en 2012 dont 940 ayant fait l’objet d’un dépôt de plainte.
Si la Réunion, nous avons la chance jusqu’à ce jour de ne déplorer aucun événement gravissime sur le plan physique, il faut savoir qu’une douzaine de sapeurs-pompiers ont été agressé sur la même période, soit une « incidence » plus élevée ici que sur le territoire national (1210 agressions pour 220000 SP en métropole, 12 cas pour 1500 SP à la Réunion). Parmi ces victimes d’incivilités ou d’agressions, certains risquent de garder des séquelles psychologiques pendant longtemps.
Inadmissible de voir un sapeur-pompier revenir d’intervention avec un nez cassé juste parce qu’il a voulu porter secours à une victime !
Inacceptable de voir un collègue bouleversé plusieurs mois après une intervention au cours de laquelle il a été menacé de mort!
Intolérable de subir passivement à bord d’un engin de secours son caillassage !
Même si ces agressions contre "tout ce qui peut représenter l'organisation sociale" impactent le travail des sapeurs-pompiers depuis les années quatre-vingt, force est de constater qu’elles ne peuvent être qualifiées de phénomène de société tant ces agressions demeurent le fait de quelques fauteurs de troubles isolés et bien souvent alcoolisés.
Les sapeurs-pompiers ont pour vocation de porter secours à la population. Ce faisant, ils apportent un service public, ce que certains perçoivent sûrement comme un symbole de l'autorité. Ces voyous se trompent de cible et confondent les bienfaits du service public avec une action répressive qu'ils abhorrent.
“Nous demandons la plus grande sévérité envers les acteurs de ces exactions”, a dit M. Heyraud après l’agression de 3 collègues sapeurs-pompiers de Haute Garonne, le 3 août dernier.
Mais il a pris soin aussi de rajouter : “Sanctionner est une chose mais il y aussi un intérêt pédagogique à expliquer à ces jeunes ce que nous faisons. Ils voient seulement des personnes en tenue, ils ne comprennent pas”, a-t-il déclaré.
En effet, face à ce constat, nombreux sont ceux qui préconisent la mise en place d'un programme éducatif à l'école dès le plus jeune âge : instruction civique, morale laïque et apprentissage du secourisme doivent notamment constituer les fondements du vivre ensemble.
Ces enseignements pourraient être dispensés par des sapeurs-pompiers, notamment pour ceux en fin de carrière professionnelle. Ils pourraient alors partager leur expérience tout en rapprochant les jeunes d'une réalité qu'ils méconnaissent.
Il faut se dire qu’au final, c’est la qualité des secours qui risquerait à terme d’en pâtir si le phénomène s’amplifie.
« Quand on part éteindre un feu ou prendre en charge un blessé sur un accident de la route, que l’on se retrouve avec des dizaines de personnes autour de nous, que les injures fusent et que l’on ne sait pas si des pierres vont partir, on ne peut pas se concentrer sur notre mission », tout le monde peut bien le comprendre. Il faut pouvoir aussi compter sur la « responsabilisation des citoyens ».
Il faut que les jeunes qui font ça prennent conscience que demain, ça peut être leur père, leur mère, leur fils qui a besoin de soins.
Il faut aussi que chaque citoyen prenne conscience qu’il faut donner à la société, via les outils légaux et réglementaires, les moyens de lutter activement contre cette dérive sociétale.
"Ce n'est pas faire de la délation que de rappeler à ce groupe d'individus que ce qu'ils ont fait est inadmissible", devrait-on prôner haut et fort.
Bien sûr, lorsqu’il existe des signes avant-coureurs, nous avons des procédures opérationnelles pour éviter le pire.
Malheureusement, le plus souvent, un rien peut être à l’origine de l’agression : un conflit familial, un râlé poussé entre voisins, un banal accident de la route… D’où, une fois encore, la nécessité de faire acquérir une culture de la citoyenneté au plus grand nombre et le plus tôt possible.